Mchangama dénonce « une glorification de la violence et de la terreur »

L’évolution de la situation à Mayotte révolte l’opinion dans le reste de l’archipel. En conférence de presse vendredi 7 avril dernier, le directeur de la radio Hayba FM et ancien président de l’Assemblée fédérale, Mohamed Said Abdallah Mchangama a haussé le ton contre la tournure humiliante des évènements dont seule la France est responsable. Baptiser une barge « La chatouilleuse » à Mayotte, cela n’est rien d’autre qu’une « glorification de la violence et de la terreur » qui n’est pas sans rappeler les tristement célèbres chatouilleuses de l’époque coloniale.

Devant la presse, vendredi 07 avril dernier, le directeur de la radio HaYba-Fm, Mohamed Abdallah Mchangama ancien président de l’Assemblée fédérale de ce pays, a lancé un cri d’alarme sur la « glorification de la violence et de la terreur par la France », qui à Mayotte, île toujours comorienne conformément aux lois internationales, a baptisé La Chatouilleuse, un ferry qui relie la grande terre à la petite terre. Selon lui, la France enterre notre pays et il se commémore encore du passé. « La chatouilleuse ou sorodat wa  Maore sont les femmes protégées par l’administration coloniale qui terrorisaient, les partisans de l’indépendance des Comores, par des expéditions punitives dans les quartiers, et chatouillaient les hommes jusqu’à évanouissement ou la maladie, souvent avec des conséquences psychiques et physiques durables. Beaucoup en ont gardé des séquelles » prévient-il.

Indigné, cet ancien de la grève de 1968 explique que la France a du mépris pour les Comores. « Je suis profondément pacifiste. Je ne crois pas aux discours des grands Etats. Je suis là pour dire aux jeunes comoriens qu’il faut en finir avec la naïveté de croire que nous réglerons nos contentieux avec la France dans un dialogue. Nous devons pleurer avec nos semblables à savoir la communauté Swahili, les africains, les arabes. Car il est impensable que ce bateau soit baptisé La chatouilleuse », déplore-t-il.

Une situation qui coïncide avec l’arrivée au même moment d’un ministre français des armées, attendu aux Comores sous un fallacieux prétexte de lutte contre le terrorisme dans la région. « la France qui affirme- toujours vouloir normaliser ses relations avec notre pays dont elle occupe une partie du territoire nationale, affiche son mépris des Comores. Elle a piétiné les gouvernants comoriens successifs. » ET d’énumérer des faites tragiques qui ont marqué l’histoire de ce canal de Mozambique tant convoité : « c’est le massacre des nationalistes malgaches. Aux Comores, La France a écrit les heures les plus tristes de notre histoire. Souvenez-vous de l’assassinat du Président Ahmed Abdallah, un amoureux de la France, parles mercenaires français, la déportation du Président Djohar à La Réunion ». Et le conférencier de conclure en appelant « les jeunes qui ont la nationalité française de se battre pour leur pays », et le gouvernement comorien à dire NON à cette « humiliation » qui se prépare à travers de l’opération Wuambushu » d’expulsions massives des comoriens résidant à Mayotte.

Source: Andjouza Abouheir /La Gazette des Comores