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Les Archives du Docteur Ouledi : L’avion et l’aviation aux Comores

L’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi est l’un plus des plus anciens. Il date de la fin des années 40 et accueillait des petits bimoteurs venant de Madagascar. Le premier vol officiel daterait du 19 décembre 1941 et provenait de Madagascar. Les travaux de l’aéroport de Moroni auraient commencé sous l’administrateur Beaumer.

Le premier avion ayant atterri en 1947 est un bimoteur type Junker de fabrication allemande. Quand celui de Ouani et Fomboni, ce serait au début des années 50 que les travaux auraient commencé. Le transport aérien est à l’époque une activité réservée aux sociétés dites de la métropole. Le monopole s’appliquait aussi bien sur le transport passager que sur celui des marchandises. Aucun acteur local n’avait ou ne pouvait se hasarder dans le secteur.

Entre les années 40 et 50, quelques avions atterrissaient et décollaient de ce petit réseau d’aéroports. La flotte était essentiellement constituée de petits bimoteurs qui faisaient la navette entre Madagascar et l’archipel. C’est Yves Lebret qui vient « révolutionner » le transport inter-île. Il est le fondateur d’Air Comores dans les années 50.

Apparenté à la famille fondatrice de la Société Comores-Bambao, il s’impose rapidement dans le petit monde politico-économique de l’archipel Le premier avion qu’il amène est un petit avion monomoteur Jodel D 117D. Il se lance ensuite dans le transport inter-îles avec d’abord un bimoteur Piper Aztec, puis des Havilland Heron, dont un des exemplaires sera accidenté, en 1968, à l’atterrissage à Moroni, des DC 3.

Au fur et à mesure que sa société prospèrait, il acquiert des Nord 262 et pour finir des quadrimoteurs DC 4. Très vite, le transport pris un essor fulgurant. Les Commerçants trouvaient ce moyen très rapide pour développer leurs affaires. Egalement le pèlerinage à la Mecque qui s’accomplissait par boutre ou par bateau sur une longue période pouvant aller jusqu’à 3 mois, se trouvait très raccourci. Bref l’avènement de l’avion avait donné un coup d’accélérateur aux affaires.

La piste de Moroni était la plus longue du réseau aéroportuaire des Comores. Elle mesurait entre 1255 et 1350 m et permettait juste aux avions D-C4 d’Air Comores d’assurer pour le compte d’Air France la desserte avec Majunga et Dar-es-Salam. Elle était insuffisante pour l’avion Boeing 737 en pleine charge. C’est ainsi que la Direction des Bases Aériennes a donc envisagé dès 1969 l’allongement de la piste de Moroni.

Cependant, l’étude poussée au niveau de l’avant-projet a fait apparaitre un coût de réalisation relativement important d’environ 25 millions de FF rien que pour la piste. C’est à partir de ce moment-là que la recherche d’un autre site a été envisagée. Plusieurs solutions ont été abordées parmi lesquelles l’implantation à Hahaya. Une extension du site de Dzaoudzi-Pamandzi a été aussi mis sur la table.

Les difficultés d’extension et d’adaptation de l’aéroport de Moroni ont conduit à choisir la plateforme de Hahaya qui présentait l’avantage d’être bien dégagée et ne présenter aucun problème majeur pour les types d’avion qui souhaiterait atterrir. Aussi le site de Hahaya a été choisi pour son côté opérationnel. Messmer alors Ministre des Outre-mer annoncera lors de sa visite aux Comores en mai 1971, le projet de construction et de l’aérodrome de Moroni-Hahaya pour la rendre accessible aux long-courriers.

Les travaux de construction ont débuté alors sous la présidence du Prince Said Ibrahim. L’aéroport de Moroni Hahaya a été inauguré en décembre 1974. Le transport aérien a depuis connu un développement fulgurant mais le pays n’a jamais su ni créer une compagnie pérenne ni donner les moyens à ses enfants pour apprendre en grand nombre le métier de pilote d’avion.

Rien qu’à voir la liste non exhaustive des compagnies « comoriennes créées et mort-né est, on est en droit de s’interroger sur la capacité des Comores à investir le marché aérien ; ces compagnies vont de Air Oichili, Massiwa Air, Kamaria Air, Air Mohéli international, Comoro Islands Airline, Fly Comoros, Air Comores International, Comores Aviation International, Comores Aviation, Ocean Airlines, Menon Airways, Rowland Ashley Air Comores, Comores Air Service – Air Service Comores, Continental Wings Comores Airlines…

Le pays n’a pas su aussi donner les moyens à ses enfants pour apprendre en grand nombre le métier de pilote d’avion. Les quelques Comoriens pilotes de lignes se comptent au bout des doigts. Quelques-uns se sont distingués notamment le capitane Said Ahmed Nassila, le premier pilote comorien à prendre les commandes d’un Boeing 747.

1) Le dernier Fokker d’Air Comores

2) Un Junker de fabrication allemande, un des premiers à atterrir aux Comores, 1947

3) Un Havilland Heron, un des avions moyen-courrier utilisés par Air Comores pour relier les Comores et Madagascar et Daresalam dans les années 60

4) Aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi,

5) Aéroport de Ouani,

6) Aéroport de Fomboni

7) Aéroport de Moroni,

8) Aéroport de Moroni, façade extérieur

9) Vue aérienne de l’aéroport de Moroni à partir du cotpit

10) Aéroport Moroni-Hahaya

HaYba FM la Radio Moronienne du Monde

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