HaYba COVID-16 HaYba CONFLITS SOCIAUX

Il N’y a Pas d’Affaire de Nyumadzaha.Il y a un problème comorien, essentiellement grand-comorien, de conflit entre le droit coutumier, le droit islamique, les lois de l’Union des Comores et la perception de chacun de nous de ce qui est bien, selon les séries qu’il suit à la télé, sur Youtube et les vidéos qu’il avale sur Facebook.

Précisons d’abord qu’avant de publier l’article sur le bannissement d’Amina, nous avons interrogé plusieurs personnes de Nyumadzaha. Nous avons eu des « Oui bannie », des « Non ce n’est pas vrai », des « le bannissement est annulé » et des « Non n’écrivez pas ça,c’est déshonorant pour tous ». Nous avons interrogé un confrère, un juriste et un fundi, tous de la ville.

Le confrère nous a d’abord dit que le bannissement a été annulé sous la pression des jeunes. Nous avons alors demandé au confrère de nous assister pour confirmer ou infirmer l’annulation. Nous avons fait la même demande aux deux autres personnes qui avaient confirmé l’annulation. A environ 21h15, indépendamment l’un de l’autre, les 3 nous ont rapporté que l’annulation restait en l’état malgré les pressions des jeunes et de la diaspora.

Notre directeur a décidé de publier dans l’espoir que la publication aiderait les actrices à mieux mesurer les effets de leur action. Cela dit. Les Femmes de Nyumadzaha qui ont banni sont dans les us et coutumes comoriennes (grande-comoriennes). Les hirimu (groupes d’âge), les groupes sociaux et même professionnels ont au village le pouvoir de bannir ceux des leurs qui transgressent les règles et/ou portent atteinte à l’honneur du groupe.

Il faut débattre dans le respect de l’autre de nos convictions et de nos perceptions du bien et du mal, des droits et devoirs applicables dans nos communautés de base et dans la société en général. Ceux qui dénoncent ce bannissement aujourd’hui, peuvent être les mêmes, dans un autre village, qui demanderont la pendaison immédiate par les jeunes d’un violeur ou qui protégeront le notable du village qui a vendu 7 fois le même terrain appartenant d’ une famille pauvre sans leur donner un sou.

HaYba est dans son rôle de rapporter, AUSSI, ce qui nous divise et ce qui fâche pour que, des responsables locaux et associatifs aux responsables étatiques et les experts, nous débattons des réformes appropriés pour un mieux vivre ensemble au 21ème siècle où tout ce qui se passe dans une cuisine d’un village comorien peut être suivi de Tokyo, Lyon et Nairobi. Espérons que le bannissement d’Amina par ses consœurs est bien annulé.

HaYba FM la Radio Moronienne des Comores

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