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Comores Télécom Tire À Coup De Canon Sur Le Ministre De l’Économie Porte Parole Du Gouvernement.
Lors d’une conférence de presse dans les locaux de Comores Télécom (CT)
samedi 5 septembre les chefs des départements de gestion des agences et
des services financiers accompagnés du chargé de communication Ezedine
Antoisse se sont offusqués des propos tenus par le porte parole du
gouvernement M. Houmed Msaidie mercredi dernier après le conseil des
ministres. Le ministre a dit lors de son compte-rendu hebdomadaire que
la société d’état CT était asphyxiée par son concurrent Telco.
Les
conférenciers contestent ces propos qui n’ont été étayés ni par des
données techniques, ni financières qui auraient permis de tirer au clair
le poids réel de chacune de ces sociétés selon Madi Hassane du service
financier.
Une chose est sûre, ces mots lâchés par le ministre
n’aident pas à redorer le blason d’une entreprise qui se cherche une
nouvelle âme tant son capital de confiance est plus qu’entamé par des
soucis techniques à répétition. Faisant feu de tout bois ces cadres de
CT ont dénoncé la licence octroyée à Telco, la qualifiant d’illégale
car n’ayant pas eu à l’époque l’aval des députés. S’attaquant au régime
précédent du président Ikililou, auquel, les hommes forts s’appelaient
Mohamed Ali Soilihi-Mamadou et M. Houmed Msaidie, ils dénoncent tout,
notamment la convention d’établissement laquelle à leurs yeux n’avait
qu’un seul objectif : liquider CT, en accordant des avantages
exorbitants en matière fiscale, cela en violation totale des règles de
la concurrence. Les conférenciers n’ont pas oublié de tacler l’autorité
de régulation (ANRTIC), qui a reçu de la part de CT, plus de 900
millions de subventions ces 4 dernières années. Ils l’appellent à jouer
pleinement son rôle d’arbitre et de facilitateur. Ils demandent la mise
en place du marché au detail qui permettrait au secteur des Tics de
sortir de sa léthargie qui l’a fait perdre dans la période 2016-2019
plus de 20 milliards de nos francs selon le cabinet d’expert Roland
Berger. Ce souhait de passer au marché du detail existe d’ailleurs dans
un document du régulateur appelé » projet de décision portant définition
des règles et détermination des marchés pertinents » qui comprend
plusieurs gammes. Entre autres les marchés de détail de l’internet haut
débit fixe ou sans fil et celui des liaisons louées jusqu’à 2Mbps. La
mise en œuvre est problématique par un manque de volonté politique des
autorités et des acteurs du secteur.
La dégringolade de CT ces 3
dernières années est le fait selon les intervenants d’une détérioration
du marché plus qu’à la concurrence. Tout en incriminant la direction
précédente de mauvaise gestion qui a presque conduit la société à une
situation de dépôt de bilan. Sous Archimede on annonçait pour l’année
2019 des bénéfices aux alentours de 4 milliards et un Chiffre d’Affaire
de 12 milliards. Mais à la fin du premier semestre les chiffres étaient à
l’opposés. Arrivé en juillet 2019 avec un plan de relance notamment un
dégraissage de la masse salariale Msa Mladjao a su inverser la tendance.
En fin d’année le chiffre d’affaire était de 14 milliards 2 de plus que
les prévisions et des résultats positifs à hauteur de 597 millions
malgré un déficit de 3,6 milliards au premièr semestre.Ce rééquilibrage
des résultats est salué comme une prouesse du nouveau Directeur qui
outre la masse salariale, était confronté à des problèmes structurels
liés au manque de réseau dans plusieurs zones habitées. Pour illustrer
la mauvaise gestion de CT sur les 6 dernières années en ce qui
concernant la masse salariale. 2016 et 2018 seraient 2 parfaits
exemples. En 2016 le chiffre d’affaires (ca) était de 28.144 milliards
dont 7.036.000.000 kmf consacrés aux salaires soit 25 % du ca et des
résultats de 5,7 milliards. En 2018 avec un CA de 16 milliards les
salaires n’ont cessé d’augmenter pour représenter 36 % malgré un coup
de balai qui a touché près de 1000 salariés et des résultats
déficitaires de -30% par rapport aux 4,5 milliards de bénéfices en 2017.
Sur le plan structurel, Msa Mladjao a mis les bouchées doubles. En plus
des 27 sites additionnels déjà opérationnels depuis Août 2020 d’autres
verront le jour en décembre pour finalement couvrir l’ensemble des zones
habitables en juin 2021 selon les prévisions des techniciens de CT.
Avec une couverture réseau de 80% sur l’ensemble du territoire et 2467
employés. Le 2 ème employeur du pays, derrière la fonction publique,
Comores Télécom se dit confiant, sur sa position de leader du marché. Ce
ne pas Telco, une société de 107 agents qui ne fait presque pas de
bénéfice selon eux qui pourra les asphyxier. C’est la réponse de ces
chefs de service ou de « Comores Télécom » aux propos du ministre
porte-parole du gouvernement.