Oui c’est vrai

Je peux avouer maintenant que ceux qui sont allés jurer sur le Coran au ministère de l’intérieur, qu’ils m’ont vu sortir de ma vieille 406, en bas de la colline de Panda, pour aller faire des offrandes aux Djinns aux fins de retarder le forage de notre pétrole, n’ont menti qu’à moitié.
Ils ne méritent que 50% des 27511 f que chacun a reçus du Directeur de la Section des Indicateurs Contractuels (SIC); argent du reste prélevé sur le budget prévisionnel de la cantine de la police municipale de Dzaoudzi, quand Mayotte reprendra sa place dans l’Union.

C’était bien moi. Les Djinns qu’ils ont vus sortir de l’océan étaient des Leaders Cœlacanthes de la grotte de la lignée Inya Mwambao, l’aristocratie de l’espèce.
Ils n’ont pas avalé que je n’ai pas été accompagné de responsables gouvernementaux. M’ont ils cru quand j’ai dit que tous les ministres voulaient me suivre mais le Collège des Sages a fait prévaloir la sagesse : aucun ministre ne sait nager encore moins celui chargé de la défense. Que se passerait-il si une énorme et soudaine vague nous entraînait dans l’eau ? Le chargé de la Défense aurait il les capacités de flotter assez longtemps pour appeler le COSEP (les pompiers) ?
Ils ont d’abord promis un 3-0, me demandant d’être reconnaissant car ainsi « ils limitaient les dégâts ». En guise de réponse, je mis l’index dans le nez, sortis une crotte moyenne et d’un geste adroit la fis atterrir sur une feuille de pumbu la mbwa. « Mchangama, tu rêves. Gagner ? Vous ? Contre des Lions ? » Alors, j’ai enlevé mon tricot sans manche, exposé ma poitrine et leur ai dit fièrement : Croquez moi tout de suite mais je refuse au nom du peuple uni des 4 îles une défaite, juste après la rentrée scolaire des enfants de notre diaspora dans un pays au nord de l’Espagne. (Nos Cœlacanthes se sont arrêtés aux rivages espagnols dans leurs grands voyages de découverte au 15eme siècle). Et puis, depuis quand voit on des lions a Yaoundé ? Vous aussi vous vous laissez avoir ? Nous K’Hommes-Riens sommes des Swahili, nos gènes reconnaissent les vrais lions, ceux des étendues du Tanganyika et du Kenya.
Ils étaient impressionnés.
« Bon, tu nous offres quoi Mohamed ? » dit avec dédain Blue Cellou, l’énorme Cœlacanthe azur qu’on dit un bâtard d’un squale zoulou. Je fis semblant de réfléchir :
« 4 bouteilles d’eau de Cologne Mon Trésor le Soir, 12 deo Axe du marché de Sarcelles au nord de l’Espagne, et le plus grand succès de Djo Bane Djo les dimanches de foot. »
Blue Cellou cracha et fit mine de regarder les autres.
« Ok 1 à 1, alors. Et si tu l’ouvres, on emmène ta pauvre poitrine de minet non poilu dans la grotte ».
Je n’avais pas de mouchoir. Je n’osais pas me moucher, ni sécher les larmes, avec mon marcel que j’avais jeté par terre.
Quelle émotion ! 1 à 1 contre le Cameroun ! Est ce que la FIFA acceptera d’enregistrer le résultat ou enquêtera-t-elle pendant les 6 mois et 4 jours réglementaires avant d’officialiser le miracle ?
Blue Cellou avant de plonger et disparaître : « Mchangama tu ne fais pas de connerie, jusqu’à l’ultime minute, tu laisses croire la victoire à tes compatriotes, surtout sur Facebook, sinon déluge de buts ».
Je fis un demi tour vers l’est, caressai longtemps des yeux, tout en haut, les villages perchés de Ntsinimwashongo, Mbude ya Mbwani et Kandzile. Un jour ce sera 3-0 contre des éléphants, des Vrais. 1 à 1 ! HOHO ! Merci Blue Cellou.
Merci à tous les Cœlacanthes.

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