Comores: la Cour constitutionnelle menacée de disparaître, l’opposition inquiète

Le président de la République Azali Assoumani vient de transférer les missions de la Cour constitutionnelle à la Cour suprême par une « décision présidentielle ». Moribonde depuis qu’il a prêté serment il y a près de 2 ans, la Cour constitutionnelle du pays ne compte que trois juges au lieu des huit requis pour son fonctionnement. Reportage à Moroni.

Les huit juges de la Cour constitutionnelle doivent être choisis par les trois vice-présidents, les trois gouverneurs, le président de l’Assemblée et le chef de l’État. Ce dernier s’est employé à bloquer ce processus selon le leader de l’opposition Mohamed Ali Soilihi.

« Les gouverneurs des deux îles Anjouan et Grande Comore ont déjà désigné leurs membres. On a dit qu’ils ne sont pas acceptables. Et ceux qui n’ont pas désigné leurs membres, ce sont les gens les plus proches du chef de l’État. Cela a rapport évidemment avec le référendum à venir. Mais pour moi cette décision nous amène dans une situation – et je mesure bien le mot -: c’est un coup d’État constitutionnel. », dit-il.

Ce transfert de pouvoir interroge aussi l’ancien président de l’Assemblée nationale, Saïd M’Changama, aujourd’hui représentant de la société civile : « Mais qu’est-ce qui explique que ces gens-là ne puissent pas désigner les conseillers ? C’est des questions toutes simples. Mais est-ce qu’ils sont malades ? Apparemment pas, non. Mais qu’est-ce qui leur fait peur, qui les pousse à ne pas exercer ce droit, ce devoir puisqu’il est constitutionnel ? Quand on sait que le président veut continuer son mandat, j’ai peur. J’ai peur parce que si le président dit qu’il est suffisamment fort tout seul pour faire ça, qu’est-ce qu’il ne peut pas faire ? »

Malgré l’inquiétude que suscite cette décision présidentielle, ni la présidence ni ses sympathisants n’ont souhaité s’exprimer.

 

RFI

 

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