Ils veulent faire connaître l’histoire des tirailleurs comoriens

Une dizaine de jeunes se rendront aujourd’hui dans l’Oise pour un hommage à ces soldats oubliés de la Première Guerre mondiale.

La Grande guerre recèle encore des histoires peu connues. « Notre association a pour objectif de faire parler des tirailleurs comoriens », explique ainsi Fatima Tabibou, présidente de l’Amicale pour la mémoire des tirailleurs comoriens (AMTC). Aujourd’hui, à l’occasion de la commémoration de l’armistice de la Première Guerre mondiale, l’association se rendra à Cuts et à Ourscamp (Oise) avec une dizaine de jeunes de La Courneuve, accompagnés de leurs parents et des membres de l’AMTC. Comme l’année dernière, ils se recueilleront devant une stèle rendant hommage aux soldats des Comores morts pour la France.

 

Un sentiment de fierté

 

« Nous n’avons pas de questions à nous poser sur notre identité, nous sommes Français ! Mais cela passe aussi par la connaissance de notre histoire. » Pendant plusieurs décennies, les soldats de l’archipel des Comores, rattaché à Madagascar en 1912, n’ont pas été reconnus comme Comoriens. En l’absence d’une unité propre, ils étaient reversés dans le 12e bataillon de tirailleurs malgaches ou du 1 er bataillon des tirailleurs somalis.

 

Plusieurs jeunes de La Courneuve, où réside une importante communauté comorienne, veulent aujourd’hui donner un écho à cet épisode du passé qu’ils connaissent depuis peu. « Je n’étais pas vraiment au courant, témoigne Miliza, 15 ans. Fatima m’en a parlé au moment où j’apprenais l’histoire de la Première Guerre mondiale. J’ai voulu en savoir un peu plus. »

« J’étais encore plus contente d’être Française quand j’ai appris cela. Je pensais que les Comores n’avaient pas d’histoire… Enfin pas comme la France ou les Etats-Unis », s’enthousiasme Noubla, à la veille de l’hommage qu’elle rendra dans l’Oise.

 

Soutenus par le rappeur Soprano (lui-même d’origine comorienne) et l’humoriste Patson, ces jeunes veulent entretenir la mémoire de leurs aïeux, comme le dit Youssouf : « Je suis curieux de savoir, mais il faut aussi communiquer. »

 

L’an passé, l’association a participé à une cérémonie de ravivage de la flamme du Soldat inconnu, au son des hymnes français et comorien. « J’étais ému, j’ai presque eu une larme, se remémore Hamed, 15 ans. Leur rendre hommage me fend le coeur et me rend heureux à la fois. »

 

Le Parisien

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